Evolution et Buts du DVTM
Il est indispensable de retracer les étapes du drainage lymphatique manuel pour mieux comprendre par la suite son évolution.
C’est en 1892 que les bases de la méthode du drainage lymphatique étaient jetées en Autriche pour la première fois par le Professeur Winiwater, chirurgien brillant. Il publia un ouvrage sur les inflammations chroniques de la peau et du tissu conjonctif. Sous ce titre aride se dissimule, entre autre, ce que nous appelons aujourd’hui les œdèmes d’origine lymphatique.
A la même période, en France, le docteur Fège, Professeur en médecine à l’hôpital Necker de Paris publie un ouvrage traitant d’une nouvelle méthode de massage médical intitulé « le massage précoce post-traumatique » édité en 1898. On peut dire qu’il pose les bases de ce que doit être le massage circulatoire moderne. Sa technique prend en compte l’ensemble des systèmes constituant l’unité circulatoire c’est-à-dire les veines, les vaisseaux capillaires, le système lymphatique et tissulaire et prend conscience de leur interdépendance fonctionnelle.
Le Dr. Fège préconise son massage pour réduire les œdèmes traumatiques et évacuer les hématomes. Il constate que les retards de cicatrisation et la fibrose tissulaire sont évités. Il démontre par des études cliniques comparatives très poussées que le temps de récupération fonctionnelle de ses patients est diminué d’un temps plus que notable.
Il faudra attendre 1936 pour qu’Emile Vodder présente en France sa méthode de drainage lymphatique manuel ( D.L.M), basée plus sur l’anatomie que sur la physiologie lymphatique.
E.Vodder éprouva quelques difficultés à faire connaître le bien fondé de sa méthode mais, malgré tout, essaima celle-ci à Paris et à Copenhague (ou il créera un Institut de drainage lymphatique) puis dans les années 1970, à Walfsee en Autriche. Les élèves, issus de l’Europe de l’Est, d’Allemagne et du Benelux ne lui manquèrent pas. Leur volonté de toujours améliorer le champ d’application du D.L.M. qui découlait tout naturellement des nouveaux acquis de la physiologie, participa à la longue mais inéluctable reconnaissance du drainage lymphatique en tant que méthode conservatrice des œdèmes tissulaires. Il est bon de citer les plus dynamiques: Asdonk, Kunhke, Földi ainsi que Leduc en Belgique.
De nombreux praticiens continuent encore de nos jours à utiliser la méthode Vodder décrite il y a presque 70 ans sans en avoir modifié quoi que ce soit.
A. Leduc, inspiré des manœuvres de E. Vodder en décrit de nouvelles beaucoup plus simples et moins nombreuses ; essentiellement deux qui répondent à la seule exigence de la fonction lymphatique : le captage avec la manœuvre de « résorption » et l’évacuation avec la manœuvre « d’appel ».
Sa méthode est toujours enseignée de nos jours mais comme pour celle de Vodder n’a guère évolué.
En 1974, Jacques de Micas découvre et s’initie au drainage lymphatique manuel selon la méthode Vodder. Il s’y intéresse et étudie aussi les méthodes de Leduc et de Földi.
Il les compare et constate qu’il n’existe aucune rivalité de tendance mais en relève les complémentarités.
Suite à cette constatation et partant du principe que les techniques doivent évoluer avec l’actualisation des connaissances, il fonde en 1982, avec un groupe de confrères L’ASSOCIATION FRANCAISE DES PRATICIENS EN DRAINAGE LYMPHATIQUE MANUEL.
Jacques de Micas, ayant eu le privilège d’étudier et de pratiquer la méthode Fège lors de ses études de kinésithérapie à l’hôpital Necker de Paris fait la relation entre un drainage lymphatique manuel déjà évolué et la méthode de Fège.
Dés 1990, J. de Micas intègre au drainage les principes de Fège et met en place de nouvelles manœuvres adaptées au retour veineux et aux échanges capillaro-tissulaire. L’étude attentive de la physiologie circulatoire lui a permis de remettre en question ce principe archaïque qu’en poussant la lymphe ou le sang, on augmente le débit circulatoire de retour. Il fallait y remédier par un nouveau concept et des manœuvres appropriés.
Il adapte le protocole. Une nouvelle méthode de traitement est créée, justement dénommée: Dynamisation vasculo-tissulaire manuelle. (DVTM)
Véritable massage circulatoire, le DVTM dynamise les fonctions lymphatique et veineuse et par conséquence, soulage les œdèmes et la souffrance tissulaire.